Le monde en chiffres : le commerce en manque de Chine
Enjeux Les Echos vous propose désormais cette infographie animée mise à jour chaque mois qui permet de croiser entre eux une vingtaine de paramètres économiques pour une trentaine de pays. En collaboration avec Mathilde Lemoine, directeur des études économiques et de la stratégie marchés d’HSBC France.Mars 2014. L’éclairage mensuel de Mathilde Lemoine, HSBC
Il était évident que la normalisation de la politique monétaire américaine engendrerait des sorties de capitaux des pays émergents et déstabiliserait les plus fragiles. Mais les perspectives d’une nouvelle décélération de la croissance chinoise sont bien plus inquiétantes. Le développement du commerce Sud-Sud a en effet rendu les économies émergentes très dépendantes de celle-ci.
En 2013, 26% des exportations de la Corée du Sud et de l’Afrique du Sud, 20% des exportations brésiliennes allaient vers la Chine. S’il se confirmait durant les prochains mois, le manque de souffle de la croissance chinoise et plus largement des émergents pourraient remettre en cause l’hypothèse d’une accélération du commerce mondial de 5% en 2014, après 3% en 2013. La zone euro en serait particulièrement affectée. En effet, depuis 2012, les pays émergents ont contribué à hauteur de 84% à la hausse des exportations italiennes, à hauteur de 56% pour la France et 42% pour l’Allemagne ou l’Espagne. Les politiques de baisse des coûts menées dans plusieurs pays européens n’auraient alors pas les effets escomptés et les dettes publiques continueraient à croître fortement. Les perspectives d’activité dernièrement publiées en Chine sont à cet égard inquiétantes.