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Césars: la vie de gallienne
Guillaume Gallienne reçoit le césar du meilleur film. (Photos Martin Bureau. AFP)
Lors d'une soirée ratée, la comédie «les Garçons et Guillaume, à table !» a raflé les principales récompenses, ne laissant aux autres que des miettes.
Dans le cadre enchanteur du burger-patate-pizza-kebab All Stars de notre rue, nous essayons de tirer un certain nombre d'éléments analytiques d'une soirée des césars, une fois de plus inoubliable. Il n'aurait échappé à personne que la Vie d'Adèle multi-nominé et recouvert d'honneur à Cannes est le grand oublié de la soirée. Il faut dire qu'Abdellatif Kechiche n'a pas raté une occasion d'endosser le costume d'un maudit qu'il n'est pas. Son appel à voter Christian Estrosi à Nice, au grand embarras de ce dernier, à l'heure exacte où les votants de l'académie remplissait les bulletins, était la meilleure stratégie pour achever de se saborder. Dans son naufrage, il entraîne Léa Seydoux, celle qui a mis le feu aux poudres en faisant sauter le couvercle de la confidentialité du tournage. Les reports de votes sur Roman Polanski ont d'évidence été massifs et, prenant l'interessé, récipiendaire du césar du meilleur réalisateur, apparemment au dépourvu. C'est cadeau! Merci Abdellatif.
L'autre oublié est Alain Guiraudie (devenu "Guiraudier" par Jean-Hugues Anglade, toujours sous le choc de la mort de Patrice Chéreau), qui avec son Inconnu du lac n'a obtenu que le prix du meilleur espoir masculin (pour Pierre Deladonchamps, ce n'est pas un pseudo). L'Inconnu du lac pouvait sembler un candidat solide pour recueillir les suffrages d'une profession qui, souvent, plébiscite un outsider sérieux au détriment de la comédie (cf. l'année de Camille redouble, de Noémie Lvovsky, repartie bredouille). Rappelons que Guiraudie avait quand même huit nominations. Michael Kohlhaas d'Arnaud des Pallières récolte les césars du meilleur son et de la meilleure musique. Une piètre moisson pour lui aussi, compte tenu de ses six nominations. On remarquera que le saupoudrage, lié à la dispersion des voix, a permis aussi bien au biopic Renoir, Suzanne, le Jeunet l’Extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet, l'Ecume des jours ou Quai d'Orsay d'obtenir des prix.
C'est Guillaume Gallienne qui rafle tout : meilleur premier film, meilleur film, meilleure adaptation, meilleur montage, meilleur acteur pour les Garçons et Guillaume, à table ! Il est difficile de ne pas voir dans cette histoire de coming out paradoxal d'un garçon efféminé, qui finit par révéler son hétérosexualité, autre chose qu'une bonne occasion de réconciliation nationale. Le film parvient en plein débat sur le mariage pour tous, la question gay, les théories du genre et la remise en question de la famille, à surmonter très habilement toutes les fractures, tous les désordres contemporains en les traitant au plus près d'une expérience intime et par le biais de la comédie. Le succès populaire (plus de 2 millions d'entrées et les césars vont encore relancer la machine) ayant eu le bon goût de précéder la consécration professionnelle. Dans le même registre, Albert Dupontel et son 9 Mois ferme participent d'une même tendance à la hausse de la comédie d'auteur. Un démenti aux théories d'un Dany Boon qui était venu réclamer un césar du rire qu'il croyait inimaginable dans ce cénacle de gens trop ontologiquement sérieux.
Au chapitre du rire dans l'espace, Tarantino, un poil moins filmé que Julie Gayet qui avait d'évidence un méchant ticket avec le réalisateur de l'émission, s'en est payé une tranche en apprenant qu'Alabama WTF Monroe non seulement était un film mais le meilleur étranger de l'année. Pour celui qui a signé Django Unchained, c'est typique. Vive la France ! Et question subsidiaire : QUI VOTE ??
Cécile de France. Photo Martin Bureau. AFP
Les césars étant avant tout une émission de télé, ce n'était pas une bonne idée d'en confier l'animation à la star belge Cécile de France (de Namur). A-t-elle écrit ses punchlines seule ? Toujours est-il qu'elle fabriquait des ondes de malaises avec une vitesse déconcertante, la houle du public refluant en direction du bar peut en témoigner. On en était à regretter Antoine de Caunes, c'est dire.
PALMARÈS
Meilleure Actrice / Sandrine Kiberlain / 9 MOIS FERME
Meilleur Acteur / Guillaume Gallienne / LES GARÇONS ET GUILLAUME, À TABLE !
Meilleure Actrice dans un Second Rôle / Adèle Haenel / SUZANNE
Meilleur Acteur dans un Second Rôle / Niels Arestrup / QUAI D’ORSAY
Meilleur Espoir Féminin / Adèle Exarchopoulos / LA VIE D’ADÈLE CHAPITRES 1 & 2
Meilleur réalisateur / Roman Polanski / LA VÉNUS ET LA FOURRURE
Meilleur Espoir Masculin / Pierre Deladonchamps /L’INCONNU DU LAC
Meilleure Adaptation / Guillaume Gallienne / LES GARÇONS ET GUILLAUME, À TABLE !
Meilleure Musique Originale / Martin Wheeler / MICHAEL KOHLHAAS
Meilleur Son / Jean-Pierre Duret- Jean Mallet - Mélissa Petitjean / MICHAEL KOHLHAAS
Meilleure Photo / Thomas Hardmeier / L’EXTRAVAGANT VOYAGE DU JEUNE ET PRODIGIEUX T.S. SPIVET
Meilleur Montage / Valérie Deseine /LES GARÇONS ET GUILLAUME, À TABLE !
Meilleurs Costumes / Pascaline Chavanne / RENOIR
Meilleurs Décors / Stéphane Rozenbaum / L’ÉCUME DES JOURS
Meilleur Film de Court Métrage / AVANT QUE DE TOUT PERDRE / réalisé par Xavier Legrand
Meilleur Film Documentaire / SUR LE CHEMIN DE L’ÉCOLE / réalisé par Pascal Plisson
Meilleur Premier Film / LES GARÇONS ET GUILLAUME, À TABLE !/ réalisé par Guillaume Gallienne
Meilleur Film Étranger / ALABAMA MONROE /réalisé par Félix Van Groeningen
Meilleur Film / LES GARÇONS ET GUILLAUME, À TABLE ! / réalisé par Guillaume Gallienne
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