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Nokia revient dans le mobile avec une tablette Android
L’équipementier télécoms a signé un contrat de licence de marque avec le chinois Foxconn.
Surprise ! Nokia est de retour dans le grand public. Un peu plus d’un an après la cession de la division Mobiles à Microsoft pour 5,4 milliards d’euros - et seulement six mois après la finalisation de la transaction -, le groupe finlandais va commercialiser une nouvelle tablette,baptisée N1 et tournant sous la dernière version d’Android (Lollipop), le système d’exploitation mobile de Google.
Ce lancement peut surprendre, alors même que la société, âgée de 149 ans, avait décidé de quitter le mobile et le marché du «consumer» en se recentrant sur les équipements télécoms (90 % de ses revenus). Mais il est cohérent avec la stratégie de valorisation de la marque que Nokia a décidé d’entreprendre en complément de son développement dans les réseaux télécoms.
«Tentative audacieuse»
Le groupe finlandais, en effet, ne s’est pas à proprement parler reconverti en fabricant de tablettes. Le produit, présenté mardi à Helsinki lors d’une conférence technologique, a certes été «pensé» par Nokia, mais l’essentiel du travail est réalisé par le géant chinois de la sous-traitance, Foxconn : fabrication, distribution, commercialisation, garantie, service après-vente...
L’ex-numéro un du mondial du mobile ne prend donc pas beaucoup de risques avec un tel produit. Il sera rémunéré via un modèle de licence classique. «C’est une tentative audacieuse, considère néanmoins Ian Fogg, analyste chez IHS. Nokia doit s’assurer de la qualité des partenaires choisis pour que sa stratégie de licence de marque soit payante. Mais les avantages peuvent être considérables».
Notoriété de la marque
Doté d'un écran de 7,9 pouces, comme l’iPad Mini d’Apple, la tablette N1 est équipée d’un processeur Intel. Elle embarque également une interface spécifique d’Android, redessinée par Nokia. La tablette sera d’abord commercialisée en Chine en début d’année prochaine, puis dans d’autres pays qui restent à définir.
Les ambitions de Nokia et de ses dirigeants demeurent modestes, sur un marché ultra-concurrentiel et en perte de vitesse. «Le monde n’a pas forcément besoin d’une nouvelle tablette», a reconnu Sebastian Nyström, responsable du développement de produits. La notoriété de la marque, très forte notamment dans les pays émergents, peut toutefois représenter un avantage, dans un secteur où les modèles de tablettes Android se comptent par centaines.
Pas de nostalgie
Ce lancement n’est sûrement qu’une première étape dans la stratégie de licence de Nokia. D’autres produits devraient suivre. «Nous voulons profiter de la force de la marque, notamment dans le grand public. Mais n’y voyez aucune nostalgie du temps passé, prévenait Rajeev Suri, le PDG de Nokia, la semaine dernière, face à des investisseurs. Il s’agit simplement de profiter des opportunités business qui se présenteront. Le modèle économique de licence est finalement très courant». Nokia ne devrait toutefois pas revenir dans les mobiles dans l’immédiat. L’accord de licence de la marque avec Microsoft court jusqu’en 2016.
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