Les «sextos» de Raoult se retournent contre lui
Eric Raoult, en juillet 2010. (Photo Gonzalo Fuentes. Reuters)
Après l'envoi de textos, une ex-employée de la mairie du Raincy l'accuse de harcèlement sexuel.
Aquelques jours des municipales, l'affaire risque de plomber sa réélection. Eric Raoult, le maire UMP du Raincy (Seine-Saint-Denis) depuis 1995 et candidat à sa succession, est visé par une enquête préliminaire pour harcèlement moral et sexuel. Comme l'a révélé le Figaro lundi, Agnès Desmaret, ex-directrice du centre communal d'action sociale du Raincy, accuse l'ancien ministre de la Ville, de lui avoir envoyé 7 000 textos entre octobre 2011 et juin 2012. «Il y a des messages d'amour comme "J'ai jamais été aussi amoureux de toute ma vie" ou "Je veux vivre avec vous et avoir un enfant", mais aussi des choses plus osées comme "Vos seins sont notés triple A dans les textos de DSK"», a indiqué son avocate Me Kadri.
Avances. Agnès Desmaret accuse le maire d'avoir sabordé sa carrière après son refus de répondre à ses avances. Début 2012, quelques semaines avant sa titularisation - après une période d'essai d'un an -, elle accepte d'accompagner le maire au Maroc, dans le cadre d'un accord de jumelage entre le Raincy et Saïda. «Un soir, de retour à notre hôtel, il m'a demandé de monter le rejoindre dans sa chambre. Comme j'avais peur qu'il vienne me chercher, nos chambres étant contiguës, j'ai préféré attendre un peu avant de remonter. Plus tard, j'ai reçu ce SMS : "La mairie, pour vous, c'est fini"», raconte-t-elle au Nouvelobs.fr. «C'est vrai, j'ai eu un vrai coup de cœur pour cette fille, mais je jure qu'il ne s'est rien passé», a d'abord reconnu le maire hier dans le Parisien. Avant de crier hier au «coup bas» politique dans un communiqué : «Cette affaire intervient dans une évidente volonté de me nuire, à cinq jours des municipales.» Il a ensuite attaqué la crédibilité de son accusatrice : «Il s'agit d'une employée municipale qui a donné lieu à un dépôt de plainte pour avoir volé 860 euros dans la caisse», explique-t-il dans l'Obs. La trashant en «ancienne candidate de télé-réalité qui a aussi effectué des prestations de gogo danseuse en petite tenue. La première fois que je l'ai vue, elle m'a soufflé dans le cou».
Peine. En février 2013, Eric Raoult avait comparu devant le tribunal correctionnel pour violences sur son ex-femme. Estimant disposer d'«éléments probants» sur sa culpabilité le parquet avait réclamé, le 7 février, une peine de trois mois de prison avec sursis. L'élu avait toutefois été relaxé grâce à la plaignante qui est revenue, lors de l'audience, sur ses déclarations en minimisant certaines de ses accusations. «Même si je suis taillé comme une brute, je ne suis pas une brute», avait alors déclaré l'intéressé.