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Entre le Vatican et Pékin, un bras de fer sans fin
Photo non datée de l'évêque Joseph Fan Zongliang, mort à 97 ans le 16 mars 2014. (AFP)
RÉCIT Un évêque chinois, désigné par Jean Paul II et placé en résidence surveillée par le Parti communiste depuis quatorze ans, est mort dimanche.
Joseph Fan Zhongliang, désigné évêque de Shanghai en 2000 par Jean Paul II, est mort en résidence surveillée dimanche, à l'âge de 97 ans. Le Parti communiste chinois, qui ne reconnaît pas l'autorité du Vatican, avait refusé cette nomination par Rome, et avait depuis lors placé l'évêque sous bonne garde chez lui.
Comme la plupart des autres religieux de sa génération, Fan Zhongliang a passé la plupart de sa vie au goulag, en prison ou en résidence surveillée. Il a été arrêté en 1955, six ans après la prise de pouvoir des communistes, avant d'être condamné à vingt ans de camp de travail en 1958 pour «activités contre-révolutionnaires». Il a enseigné dans une école secondaire après sa libération en 1978, avant d'être à nouveau emprisonné car il refusait de renier le Vatican, et participait aux activités de l'Eglise du silence fidèle au pape. Les catholiques chinois – aujourd'hui au nombre de 8 à 12 millions – ne peuvent légalement exercer leur culte que dans l'Eglise dite «officielle», dirigée par un organe placé sous l'autorité du parti communiste, l'Association patriotique des catholiques chinois (APCC). Le Parti communiste nomme ainsi indirectement les évêques – mais également aussi les imams et les grands lamas tibétains.
CAMP DE TRAVAIL ET KIDNAPPING
D'une manière générale, les religieux que le Comité central n'approuve pas sont, dans le meilleur des cas, espionnés; mais d'autres sont placés en résidence surveillée, jetés en prison ou en camp de travail, voire disparaissent tout simplement – comme c'est le cas pour le jeune Panchen Lama tibétain Gehdun Choekyi Nyima, ordonné en 1995 par le dalaï-lama. Kidnappé par les autorités à l'âge de 6 ans, celui-ci n'est jamais réapparu depuis. Pékin a nommé un autre enfant à sa place.
Le Vatican, qui n'a pas de relations diplomatiques avec la Chine populaire, s'est parfois entendu avec le PC chinois pour que les évêques ordonnés correspondent aux désirs à la fois de Pékin et Rome. Mais lorsque, en 2000, Jean Paul II a désigné Fan Zhongliang pour diriger le diocèse de Shanghai, Pékin a vu rouge. Les organes ont «consacré» à sa place Aloysius Jin Luxian, creusant davantage encore le schisme entre les deux communautés catholiques. A ce coup de théâtre en a succédé un autre.
COUP DE THÉÂTRE PENDANT UNE ORDINATION
En 2012 (1), Pékin a désigné pour prendre sa relève un prélat apparemment docile, Thaddeus Ma Daqin. Mais ce prêtre de 44 ans, en pleine grande messe d'ordination, a spectaculairement renié l'autorité de Pékin en annonçant sa démission de l'APCC, sous les applaudissements de centaines de fidèles. Arrêté sur le champ, Thaddeus Ma Daqin vit depuis en résidence surveillée, dans un lieu inconnu.
Le décès du nonagénaire Fan Zhongliang semble dû à des causes naturelles. Il est mort après plusieurs jours de fortes fièvres, selon la Fondation du cardinal Kung, une association catholique américaine qui affirme que les autorités communistes ont refusé les funérailles en grande pompe que les fidèles shanghaïens réclamaient. Une photo de son cercueil, exposé lors d'une messe funéraire dite par un prêtre officiant dans un lieu non identifié, a circulé quelques heures sur Internet, jusqu'à ce que la police du Web ne la censure.
(1) Précision: nous indiquions par erreur dans une version antérieure de cet article, que Thaddeus Ma Daqin avait été désigné par Pékin en 2013. Sa désignation remontait à 2012.
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