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Pékin face au défi politique de la pollution atmosphérique
Le nord de la Chine est de nouveau étouffé par un brouillard épais. Les autorités n’ont pas de parade.
Les affaires sont excellentes. Li Dinghua ne se frotte pas les mains trop ouvertement, mais ses ventes sont en plein boom. Dans son magasin de Pékin, qui vend des purificateurs d’air et des masques de protection contre la pollution, les clients défilent. De fait, impossible d’échapper à l’ épaisse couche de brouillard qui a enveloppé la ville depuis presque deux semaines. Impossible d’ignorer l’indice de pollution que chacun consulte au quotidien sur son smartphone : oscillant entre 300 et 500 microgrammes par mètre cube, il pulvérise avec constance le seuil de 25 microgrammes préconisé par l’Organisation mondiale de la santé.
Dans la ville, il n’y a pas d’autre sujet de conversation. Les maux de tête aux causes douteuses, les hôpitaux envahis de patients présentant des troubles respiratoires… et la couleur de l’air gris jaunâtre qui crève les yeux. Les visages se recouvrent de protections dont on espère qu’elles sont aussi efficaces que leurs fabricants le prétendent. Chacun limite les sorties. A l’intérieur, quand les finances le permettent, les purificateurs d’air tournent à plein régime.
Une ville à peine vivable
En quelques années, le sujet s’est imposé comme l’un des tout premiers enjeux politiques. « Il y a trois ans, on n’en parlait pas », se souvient une pékinoise qui vient de commander son masque sur Internet. Entre-temps, la publication de l’indice de l’ambassade des Etats-Unis, contre laquelle pestait Pékin, a fini par obliger la municipalité à s’aligner sur ce standard. Surtout, poursuit la même Pékinoise, « la situation s’est gravement détériorée ». L’hiver avait pourtant plutôt bien commencé, comparé à l’« airpocalypse » de début 2013. Le gouvernement avait promis de résoudre le problème, et les habitants de la capitale se prenaient à y croire. Aujourd’hui, le retournement est violent. Selon des données officielles, un sixième du territoire national serait pris au piège. Les satellites photographient un énorme nuage de pollution au nord du pays.
Les langues se délient. Hier, pour la première fois, un Chinois a attaqué en justice les autorités de sa ville pour ne pas être parvenues à réduire la pollution. Un rapport de l’Académie des sciences sociales a récemment jugé la capitale chinoise « à peine vivable » pour les êtres humains. Et le conseiller du gouvernement pour le réchauffement climatique, Li Junfeng, a estimé que la pollution avait atteint un degré « intolérable », rendant la situation comparable à celle d’un « fumeur qui doit immédiatement arrêter de fumer faute de quoi il s’expose au risque du cancer ».
Face à ce défi sans précédent pour sa légitimité, le pouvoir ferme des usines autour de la capitale, restreint le trafic automobile et envoie des groupes d’experts vérifier l’application de mesures d’urgence. Mais, comme le note un avocat, « dans les médias, les sujets environnementaux font à nouveau l’objet d’une censure très forte ». Car le problème semble extrêmement profond. Il renvoie aux travers de l’économie chinoise, au poids de l’investissement dans les industries lourdes et à l’absence de contre-pouvoirs face à des gouvernements locaux omnipotents. Au-delà de l’environnement, c’est la question de la capacité du système chinois à se réformer qui est posée.
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