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Vol MH17 : l'Europe se prononce sur les sanctions
L'Europe, horrifiée par les 298 morts du vol MH17, se prononce mardi sur la réplique qui pourrait, pour la première fois, atteindre directement les intérêts du Kremlin et pousser Vladimir Poutine à lâcher les séparatistes pro-russes de l'Est ukrainien
Les vingt-huit ministres des Affaires étrangères, qui se retrouvent à Bruxelles, ont déjà imposé des interdictions de visa et des saisies d'avoirs à 72 personnes, depuis l'annexion éclair de la Crimée il y a quatre mois. Cette fois, ils se retrouvent sous la pression d'un public qui, au Royaume-Uni et surtout aux Pays-Bas, paie directement le prix de cette crise longtemps jugée périphérique. Le branle-bas du Vieux Continent n'ira pas aussi loin que ce que souhaite Barack Obama. Mais «l'UE n'a plus d'autre choix que de se montrer à la hauteur», dit-on à Bruxelles.
Au lendemain d'une résolution attendue du Conseil de sécurité, l'accord européen se fera sans mal sur la première priorité: exiger que le site de Grabovo, près de Donetsk, soit enfin sécurisé et librement accessible aux enquêteurs internationaux. Le chef du Kremlin s'y est lui-même engagé, bien que les effets tardent à se concrétiser. La vraie question porte sur les moyens d'amener la Russie à cesser de soutenir en armes, en espèces et en encadrement le séparatisme chez son voisin ukrainien.
Les dernières cent heures ont vu se réduire - y compris à Berlin - l'opposition frontale à des sanctions économiques. Mais les Européens sont encore loin d'être rassemblés sur l'idée, poussée par Londres, de frapper l'entourage et les soutiens du président Poutine là où ça fait mal: les circuits financiers, les investissements dans l'énergie et les livraisons d'armes. Deux jours avant la destruction du Boeing de Malaysia, les Vingt-Huit s'étaient entendus sur le principe de cibler des entreprises russes, et non plus seulement des individus. Aujourd'hui, ils se retrouvent à pied d'œuvre.
Une enquête pour «crime de guerre»
À ce débat sur les moyens s'ajoute un différend sur la politique qui hante l'UE depuis les premiers jours de tension. Pour que la Russie renonce à déstabiliser l'Ukraine, faut-il continuer d'alterner la pression et le dialogue, comme le soutiennent la France, l'Allemagne et l'Italie? Ou au contraire menacer Vladimir Poutine d'isolement, comme le laissent entendre le Royaume-Uni, la Pologne et les pays Baltes. Outre-Manche, le raidissement est patent. David Cameron regrette ouvertement «la réticence d'un trop grand nombre de pays européens à faire face aux conséquences» de ce qui s'est passé en Ukraine. La Russie, enchaîne son nouveau ministre de la Défense Philip Hammond, s'expose à devenir «un paria» en Europe.
Jusqu'ici l'option de sanctions économiques efficaces, voire d'un embargo européen sur les armes, s'est toujours heurtée à la trinité des intérêts des plus grands pays. Pour les Britanniques, la City qui jouit directement de placements russes massifs. Pour les Allemands, l'énergie et les contrats géants passés avec Gazprom, sur les approvisionnements comme pour la fourniture de technologie. Et pour les Français, les contrats d'armement illustrés par la livraison programmée à l'automne de bâtiments d'assaut amphibies Mistral. Londres vient de laisser entendre, pour la première fois, qu'elle serait prête à payer sa part d'un sacrifice collectif. Reste maintenant à savoir si Paris et Berlin pourraient emboîter le pas.
Ces sanctions, de «niveau III» dans le jargon bruxellois, devraient être décidées au plus haut niveau, par un sommet européen ad hoc. La Pologne en a déjà poussé l'idée, en urgence. Aujourd'hui, les Pays-Bas pourraient être le pays à suivre. Ils ont payé le prix le plus lourd, avec 193 tués dans le vol MH17. Ils ont ouvert lundi une enquête pour «crime de guerre». «Si les Néerlandais demandent un sommet pour en tirer toutes les conséquences européennes, note un diplomate, il sera difficile de refuser.»
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